mardi 27 janvier 2015

J'ai été Charlie.

Voilà, comme toujours j'arrive après la guerre. Je mets trois plombes à réagir à ce qu'il se passe autour de moi. C'est dans ma nature : je suis lente. Le Mercredi 7 Janvier, on était en ville avec le Mâle pour flâner. Pour une fois, aucun de nous deux ne travaillait ce soir-là. On s'est posé à la terrasse d'un café. On discutait de tout, de rien. Je lui parlais de l'article que je voulais écrire : un post pour souhaiter la bonne année aux rares lecteurs que j'ai, je voulais parler des projets, des résolutions que j'avais, des bonnes nouvelles qu'on avait eues pour commencer 2015. Un message d'espoir en quelque sorte. Et puis on a reçu un coup de fil : « Vous avez regardé les infos ? Vous savez pour Charlie ? » Le Mâle et moi, on est du genre coupé du monde. Donc non, bien sûr on n'était pas au courant.
 
Tout m'a paru bien futile après. Cette histoire d'article de bonne année, ça me semblait déplacé après toute cette horreur. Et je ne voulais pas parler non plus des évènements. Je préférais laisser la parole à des gens plus engagés, plus au courant. Je voulais prendre du recul. J'en ai peut-être pris un de trop. Je ne veux pas non plus jouer les hypocrites. Je connaissais Charlie Hebdo, Cabu, Honoré. J'avais déjà vu plusieurs de leurs dessins. Mais je ne lisais pas Charlie Hebdo et je ne l'ai jamais lu. Et je ne me mettrais pas à le lire non plus. Je ne me suis par morfondu dans mon lit sans vouloir plus jamais en bouger comme j'ai pu le lire sur FB. Mais j'ai trouvé ça tragique. Tragique aussi que certaines personnes puissent dire : « Ils l'ont mérité, ils n'avaient pas à être insultant. » C'est un peu extrême non ?

Donc oui, j'ai été Charlie. Pas qu'à présent je considère que tout cela n'a plus d'importance. Ce genre d'horreurs, comme toutes celles qui ont été perpétrées par le genre humain à travers les âges, ne doivent pas être oubliées. Mais à un moment, il faut savoir avancer à nouveau. Surtout quand on n'est pas directement atteint. Et là je pense aux familles des victimes (de toutes les victimes) qui ont besoin de soutien et à qui évidemment on ne peut pas demander de tourner la page aussi facilement.

Mais pour moi, je pense que c'est le bon moment.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire